En 2017, il y a eu un éboulement au quartier Dar-Es Salam, dans la commune de Ratoma, qui a causé la mort d’une dizaine de personnes. Et le gouvernement de l'époque avait décidé de procéder à un déguerpissement des lieux. Toutefois, les personnes qui vivent encore à proximité de cette décharge sont exposées à toute sorte de danger y compris la fumée noire qui se dégage de ladite décharge.
Pour toucher du doigt cette réalité, notre rédaction s'est rendue sur le lieu ce mardi 3 janvier afin d’échanger avec des citoyens impactés par la décharge.
« Les fumées qui se dégagent ici ont des impacts négatifs. Pendant la saison des pluies c'est les odeurs très mauvaises qui se dégagent du début à la fin, pendant la saison sèche c'est la fumée pour Dar-es-salam, pour Gbessia, pour Hamdallaye même pour Dixinn. Ça, c'est jusqu'au mois de juin prochain. Donc nous souffrons franchement, Dar-es-salam souffre, Dar-es-salam est à 13 kilomètres du PK0 c'est-à-dire de Boulbinèt jusqu'ici. Mais jusqu'à présent on prend les ordures au Km36, au Km24 pour venir déposer ici, c'est une honte, c'est un quartier qui a près de 25.000 d’habitants. Donc s'il y a de la fumée dans notre quartier, ça va impacter négativement les populations », a expliqué le chef de quartier de Dar-es-Salam2 Charles Damba.
Il précise en ce terme « nous sommes tous morts comme ça. Et les autorités en savent par ce qu'il y a eu l'éboulement ici en 2017 et qu'il y a eu dix morts, et ils sont venus avec des cadeaux pour nous consoler ».
Selon lui, beaucoup ont perdu leur maison et ils n’ont plus de repère dans leur domaine et d’ajouter « des femmes avec leurs enfants, des veuves avec leurs enfants n'ont pas là où loger depuis 2019. Elles ne gagnent pas à manger, elles ne gagnent pas de logement, l'État les a abandonnés comme ça. Mais on avait proposé 20.000.000 fg par personne, mais beaucoup de personnes n'avaient pas reçu », a souligné M. Damba.
En outre, il a dénoncé la complicité du gouvernorat de la ville de Conakry dans leur souffrances en disant que « cette décharge devait quitter ici depuis 2007 », il poursuit « mais pour des raisons d'intérêts, le gouvernorat de la ville de Conakry, a gardé ici jusqu'en 2017. Il n'y avait plus de place, les ordures se sont écroulées sur des gens et les gens sont morts. Actuellement il y a une décharge de 100 hectares à Kouria. Donc nous lançons un appel au Président de la transition de nous aider à transférer cette décharge à kouria sinon ils vont encore revenir là-bas et venir cacher nos maisons ici pour dire qu'il y a plus de place ».
Pour lui, c'est ce qui est arrivé en 2007 lorsqu’ils refusent de transférer la décharge à Kagbelen où il y avait 60 hectares disponibles.
Quant au premier imam de la mosquée de la localité El hadj Mohamed sylla, il dira « actuellement le problème de fumé qui se trouve à Dar-es-salam, ça nous crée dénombre difficultés, parce que ça nous attire les maladies, cette fumée est à la base de plusieurs maladies. Donc nous sommes exposés de nos jours donc nous n'avons pas la possibilité de quitter ici mais si le gouvernement a les moyens c’est d'enlever ces fumés-là ici, car cela nous ferait plaisir. Parce que c'est une manière de sauver des vies, ce n'est pas seulement nous qui sommes impactés il y a d'autres quartiers comme Gbessia, Concasseur, Hamdallaye, Hafia, Dabondi etc. ».
L’imam a noté que cette fumée touche même l'aéroport international Ahmed sékou Touré et que cela représente une honte pour notre pays.
«Donc nous souhaitons l'implication personnelle du président de la transition pour qu'enfin ces ordures soient enlevées ici et nous aidions à avoir les meilleurs soins de santé, parce que la vie de l'homme se résume par la santé. Et pendant qu'on s’installait là, la décharge n'était pas là, c'est après qu'elle est venue », a-t-il précisé.
Ibrahim Sory Camara
621269981