Pluseurs dossiers sont deja sur la table des 19 membres dont deux femmes de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), qui ont été installés vendredi dernier dans leurs fonctions, en présence du Premier ministre, du ministre de la justice et du ministre de la sécurité et de la protection civile.
Créé le 2 décembre 2021 par le président de la transition Mamadi Doumbouya la CRIEF a pour rôle essentiel d'engager des procédures judiciaires dans le cadre de la lutte contre la corruption dans l'administration publique, le détournement des deniers publics, les cas de faux et usage de faux en écriture publique, de l'enrichissement illicite et du blanchiment des capitaux.
De nos jours, plus 70 dossiers de corruption et de détournement de biens publics ont été déposés sur la table des membres de la CRIEF par l'agent judiciaire de l'État.
Après sa prise de fonction, le président de la CRIEF Noel Koulemou a noté en termes chiffrés les conséquences catastrophiques du fléau de la corruption sur le niveau de vie des populations guinéennes.
"La mise en place de la CRIEF sera l'occasion d'apporter une thérapeutique efficace à cette gangrène qui n'a que trop handicapé le développement socioéconomique de la Guinée", a dit le président de ladite Cour, avant de s'engager avec toute son équipe à travailler avec courage et abnégation contre la délinquance économique et financière.
Selon lui, l'opérationnalisation de cette Cour vise à sanctionner tous les coupables des infractions économiques et financières dans la gestion des biens de l'État et décourager éventuellement tous les gestionnaires actuels de l'État guinéen.
Toute chose qui a été accordée à la moralisation de la gestion de la chose publique dans toute la sphère de l'administration publique.
Le premier ministre de la transition Mohamed Béavogui a rappelé que la Guinée est riche car elle a produit l'année dernière (2021) plus de 4 milliards de dollars de chiffres d'affaires dans l'exploitation de la bauxite et près de 2 milliards de dollars de recettes dans le secteur minier.
Cependant, at-il indiqué, la triste réalité est que le pays a terminé l'année 2021 avec plus de 5 mille milliards de francs guinéens d'arriérés de dettes, soit 526 millions de dollars US.
M. Béavogui a dit que cet argent n'a été investi ni dans les écoles, ni dans les hôpitaux encore moins dans les infrastructures ou avec les plus démunis.
"L'argent public doit aller au service du développement du pays et dans l'intérêt des populations guinéennes", a mentionné le PM, avant d'ajouter que la Guinée n'est pas en réalité une nation pauvre.
Le dernier rapport de l'ONG Transparence International indique que la Guinée est parmi les pays les plus corrompus en Afrique de l'ouest, avec un classement de 137è pays sur 180 pays évalués.
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