La restitution au Nigeria de précieux bronzes béninois provenant de musées allemands ouvre de nouvelles perspectives pour approcher l’histoire coloniale de l’Allemagne, a déclaré la ministre d'État et Déléguée du gouvernement fédéral allemand à la culture et aux médias, Claudia Roth. « Ces bronzes sont comme une porte ouverte », a déclaré la politicienne des Verts à la dpa. Il s'agit d'y regarder de plus près et de pousser la recherche sur la provenance de ces objets d’art.
La ministre allemande a ajouté que les musées allemands étaient soutenus dans cette démarche. Elle a exprimé le vif souhait de voir cela se refléter également dans les livres d'histoire et dans les manuels scolaires. Elle a expliqué que le colonialisme n'était pas seulement une pratique de la France, de l'Espagne, du Portugal, des Pays-Bas, de la Belgique ou de la Grande-Bretagne. « Nous avons aussi une histoire méconnue », a-t-elle déclaré.
Claudia Roth a indiqué que la restitution des bronzes était le début d'une nouvelle coopération dans le domaine de l'archéologie, de la formation des gestionnaires de musées, des expositions itinérantes et des investissements communs dans l'infrastructure culturelle. Après 125 ans, les premiers bronzes du Bénin sont désormais de retour dans leur pays. Claudia Roth, accompagnée de la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a remis 20 bronzes au Nigeria lors d'une cérémonie solennelle à Abuja le 20 décembre. « C'est un moment historique », a déclaré alors la ministre d'État.
Il s'agit en tout de 20 objets provenant des cinq musées allemands de Berlin, Hambourg, Leipzig, Stuttgart et Cologne. Il s'agit notamment de sculptures représentant le visage de souverains défunts, d'un tabouret d'autel et d'une précieuse épée de cérémonie. Les musées allemands détenaient une collection de plus de 1 100 objets pillés dans le palais du royaume du Bénin, qui fait partie de l'actuel Nigeria, lors d'une expédition punitive menée par les troupes britanniques en 1897.
dpa
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