Ouvert le 20 juillet dernier au Tribunal de Première Instance de Kaloum, le procès Groupe Scolaire Hadja Salima Camara contre la micro finance Amifa Atlantique n'a pas eu lieu. Et pour cause ? L'absence à la barre de l'avocat de cette micro finance.
Reporté pour le 27, ce même avocat a encore créé le vide.
Pourtant, celui du groupe scolaire, Me Christophe Labilé Koné, était bien présen pour ces deux rendez-vous, même si après, une affiche indiquait que « pour cause de vacance judiciaire et l'Assemblée Générale des Magistrats, toutes les affaires inscrites à l « L'ordre du jour était reporté et ne pourrait reprendre qu'en octobre prochain ».
Notre rédaction s'est penchée plutôt sur cette affaire inédite qui oppose les deux parties.
De quoi s'agit-il exactement ?
Naby Sylla, gérant du groupe scolaire Hadja Salima Camara, aurait contracté une dette de 150 millions de nos francs à cette banque.
Comme condition avant l'octroi de ce prêt, Amifa lui a exigé entre autres documents, le titre foncier original de son domaine.
Paradoxalement, après s'être acquitté de toute la dette, il a du mal à rentrer en possession de ce précieux document, le titre foncier. Et ce, depuis septembre 2022, le bloquant ainsi de faire d'autres opérations. Pour un chef d'entreprise, c'est vraiment difficile. Par conséquent, toutes ses affaires sont depuis lors impossibles, les pertes sont énormes.
Mais ce qui est curieux dans cette affaire, c'est le comportement ''je m'en foutiste'' de l'avocat de Amifa Atlantique et la position ambiguë de la banque qui considère simplement que c'est une affaire civile. Pourtant, elle est bien pénale !
Dans tous les cas, la justice saura trancher.
En attendant, nous avons fait des investigations dans certaines agences et interrogé certains clients et cadres de cette institution.
D'abord, l'avocat du groupe Scolaire. Ce qu'il avance est sans ambages : « Mon confrère Oury pense qu'en fuyant le procès, il arrange son client. Au contraire, il l'enfonce davantage. Ce qui est sûr est que nous lui avons remis l'assignation. S'il croit chercher par ses absences au procès un jugement par défaut, donc réussi d'être rejugé par la même chambre, rien que pour retarder la procédure, il se trompe. Dans ce cas précis, ce sera un jugement par défaut contradictoire réputé. Son seul recours sera de faire appel ».
Une cliente, KC, rencontrée à l'agence Amifa de Lambanyi est catégorique : « La seule solution pour moi est que la banque cherche à négocier avec Naby. C'est un guinéen et peut-être qu'il est croyant. Il pourra bien comprendre. Ensemble, ils pourraient trouver une solution à l'amiable profitable aux deux parties, car il faut reconnaître, ce monsieur a trop perdu et c'est une mauvaise réputation de la banque ».
Un autre employé de la banque : « Nous avons eu une assise par rapport à cette affaire. C'est de l'intérêt de notre banque de mettre fin et très rapidement à ce procès avant octobre. Sinon, quand tous les médias vont s'en saisir, ce sera une mauvaise publicité pour Amifa qui se cherche dans ce milieu déjà saturé où toutes les banques recherchent des clients sérieux du genre Naby Sylla qui s'acquittent de leurs dettes et à temps » .
Un autre que nous avons eu au bout du fil à partir de Kissosso : « Je connais ce problème. Les autres clients commencent à douter de cette banque. Il y en même qui sans avoir fini de rembourser, réclament déjà leurs titres fonciers ».
Aboubacar Sidi Diallo, lui, tranche carrément : « La Banque Centrale doit se saisir de ce dossier et mettre en demeure Amifa de restituer le titre foncier du monsieur et payer ses dommages et intérêts ».
Comme quoi, Amifa Atlantique a du pain sur la planche !
Bamba Bakary Gamalo