Accra, Ghana, 21 octobre 2024 : « La Semaine africaine des compétences (ASW) devrait être institutionnalisée en tant qu’événement biennal pour encourager le dialogue, le partage d’expériences et la collaboration sur le développement des compétences et l’emploi en Afrique », déclare avec audace la déclaration finale de la conférence inaugurale et l’appel à l'action.
En conclusion de l'ASW, ce communiqué indique que la conférence a permis d'améliorer le dialogue politique « sur l'importance du développement des compétences pour stimuler la croissance économique et l'inclusion sociale » ; il a accru la collaboration entre les gouvernements, les établissements d'enseignement, les entités du secteur privé et les organisations internationales ; il a amélioré le partage des connaissances et l'apprentissage autour des expériences et des meilleures pratiques en matière de développement des compétences, fournissant ainsi des informations précieuses ; et il a mobilisé la jeunesse africaine, en veillant à ce que les résultats de la semaine soient adaptés à leurs besoins et aspirations.
Sept points sont présentés dans l’appel à l’action :
1. Les gouvernements devraient donner la priorité à la mise en œuvre de politiques de développement des compétences efficaces et inclusives
2. Les gouvernements, les établissements d'enseignement et les secteurs productifs doivent renforcer les partenariats pour avoir un impact
3. Les gouvernements et les établissements d'enseignement devraient promouvoir l'entrepreneuriat par la formation, le mentorat et l'accès au financement.
4. Les gouvernements et les établissements d'enseignement devraient tirer parti de la technologie et de l'innovation pour améliorer le développement des compétences et numériser les systèmes éducatifs.
5. Les parties prenantes doivent poursuivre le dialogue sur le développement des compétences et l'emploi en Afrique de diverses manières, notamment en faisant de l'ASW un événement biennal. Il est également recommandé que la période 2025-2034 soit déclarée Décennie africaine des compétences et de l'emploi.
6. Mettre en œuvre l'appel à l'action du Sommet des jeunes sur les compétences et collaborer avec les jeunes pour construire un avenir où ils pourront réaliser leur plein potentiel.
7.Établir des mécanismes pour rechercher, suivre et évaluer les progrès en matière de développement des compétences, et garantir l'innovation, la responsabilité et la durabilité.
« Compte tenu de la démographie jeune de l’Afrique et de sa main-d’œuvre qui devrait doubler d’ici 2050, en prenant ces mesures, nous pouvons collectivement combler le déficit de compétences en Afrique et créer un avenir plus prospère et plus inclusif pour le continent », indique le communiqué.
Une déclaration distincte de la jeunesse prend en compte également la voix collective des jeunes participants de l’ASW – ces Africains pour qui l'ASW revêt une importance particulière.
« Sachant que l’Afrique abrite la plus grande population de jeunes au monde, il est essentiel de surmonter les obstacles au développement des compétences pour cultiver des moyens de subsistance durables, une croissance économique et un développement inclusif, pour «l’Afrique que nous voulons », peut-on lire.
La Déclaration de la Jeunesse présente une vision pour une Afrique dans laquelleledéveloppement des compétences augmente l'employabilité ; donne à la jeunesse les moyens de diriger la croissance de l’Afrique ; prend en considération les contextes uniques des jeunes ; assure l’inclusion des groupes marginalisés et élargit les opportunités pour tous ; et prépare les jeunes à « la révolution technologique » à venir.
« Nous pensons que les étudiants et les jeunes d’Afrique peuvent conduire le continent vers un avenir prospère et durable grâce à la collaboration, l’inclusion et l’innovation. En Unissant nos forces, nous pouvons créer un avenir où chaque jeune Africain a la possibilitédes’épanouir. Faisons de cette vision une réalité – ensemble ! » conclut la Déclaration Lajeunesse.
L'ASW s'est déroulée à Accra du 14 au 18 octobre 2024, sur le thème « Compétences et emplois pour le 21e siècle : développement de compétences de qualité pour une employabilité durable en Afrique ». Cette orientation s’aligne sur l'année de l'éducation de l'Union africaine en 2024.
La conférence a été organisée par le gouvernement du Ghana en partenariat avec l'Union africaine (UA). Il est soutenu par l'Allemagne à travers la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) ; ainsi que par l'Organisation internationale du travail (OIT) ; l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ; la Banque mondiale ; la Commission ghanéenne pour l’EFTP (CEFTP) ; et le ministère de l'Éducation et le ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale du Ghana.
Les thèmes quotidiens de la conférence tournaient autour de la jeunesse, du développement des compétences et de l'emploi au 21e siècle ; aligner les besoins en compétences et la formation ; changer les perceptions autour de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) ; garantir le développement inclusif des compétences des femmes, des personnes déplacées et des personnes handicapées ; et le développement des compétences pour la transformation de l’Afrique. Des délégués du monde entier, représentant des organismes africains, européens et mondiaux, ainsi que la jeunesse, se sont engagés dans de solides séances plénières et tables rondes.
Le thème de la dernière journée était « La transformation numérique de l'Afrique sur le développement des compétences et l'emploi ». Dans son discours d’ouverture des travaux, le professeur Saïdou Madougou, directeur de l’initiative Éducation, Science, Technologie Et Innovation (ESTI) de l’UA, a rappelé aux délégués que la transformation numérique ne se limite pas à l’adoption de la technologie.
« Lorsque nous parlons d’innovation éducative en Afrique, nous parlons bien plus que la simple numérisation des manuels scolaires ou de l’installation d’ordinateurs dans les salles de classe. La véritable innovation dans l’éducation implique de repenser la façon dont nous enseignons, ce que nous enseignons et qui y a accès. Il s’agit de construire un système inclusif qui donne à chaque enfant, quel que soit l’endroit où il est né, les compétences nécessaires pour s’épanouir dans un monde en évolution rapide.
La technologie peut changer la donne, mais elle ne constitue pas une solution en soi. De nombreux pays africains expérimentent déjà des plateformes d’apprentissage en ligne, des applications éducatives mobiles et des classes virtuelles. Mais nous devons veiller à ce que la technologie réponde aux divers besoins de nos étudiants, en tenant compte des différents styles d’apprentissage, langues et accès à Internet.
La véritable innovation signifie créer des systèmes qui répondent aux besoins de tous les étudiants », a déclaré le professeur Madougou.
L'un des moments forts de la journée a été une séance de pitch au cours de laquelle10initiatives numériques – finalistes sur un total de 611 candidatures – ont eu l'opportunité de remporter l'un des trois Prix de l'innovation éducative de l'Union africaine. Peu avant la cérémonie de clôture, les gagnants ont été annoncés :
●Premier prix de 25 000 $ US : SimuLab et Science Safari, une plateforme de laboratoire scientifique virtuel développée par la société ghanéenne OGames.
● Deuxième prix de 15 000 $ US : Storytelling and Digital Tech for Change, une initiative de narration pour le changement de comportement social et les compétences numériques menée par la société tanzanienne Tai.
●Troisième prix de 10 000 $ US : NABU Multilingual App and Web Reader, une initiative multinationale qui crée des histoires originales pour enfants dans les langues maternelles.
En conclusion de l'ASW, le ministre ghanéen de l'Éducation, l'hon. Dr Yaw Osei Adewumi lance un appel passionné à toutes les personnes présentes pour qu'elles agissent.
« Chacun de nous a son moment », a-t-il déclaré. « Le plus important est la façon dont vous saisissez le moment. Je veux donc vous encourager : aspirez à la grandeur. Saisissez L'instant. Transformez votre pays et transformez l’Afrique. »
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