
Ce lundi, nous nous dirigeons vers Luanda, où la communauté guinéenne d'Angola célèbre le quatrième jour de la fin d'un mois de juillet 2025 particulièrement agité.
La grève des taximen, déclenchée le 28 juillet en réaction à la flambée des prix du carburant dans ce pays, a pris une tournure tragique, se transformant en un véritable carnaval d'émeutes où se mêlent manifestants, pilleurs et vandales pendant trois jours. C'est un défi de taille à relever par le président João Lourenço, en ce mois d'août, habituellement porteur de promesses pour lui.
Cette première semaine du mois se présente comme une nouvelle scène de théâtre où le président, élu le 23 août 2017 et réélu le 24 août 2022, pourrait réellement se démarquer aux côtés de son gouvernement, à condition qu'il tire les leçons des événements récents. Ces derniers, marqués par la violence et le pillage en réponse à la hausse des prix des carburants de 33 %, passant de 300 à 400 Kwanzas le litre, ont eu un impact considérable sur le pouvoir d'achat des angolais.
Bien que cette décision s'inscrive dans une politique de réduction des subventions, ses conséquences immédiates ont été éprouvantes, entraînant une hausse des coûts de transport et, par conséquent, une augmentation des prix des biens et services. De plus, des actes xénophobes ont été signalés, visant des commerces tenus par des étrangers, notamment des Guinéens.
Il est compréhensible que les angolais se sentent accablés par une crise économique persistante. Cependant, il est important de rappeler que l'expression de la colère face à la cherté de la vie ne devrait pas se manifester par des émeutes ou des actes de vandalisme à l'encontre des étrangers, comme en témoignent les conséquences regrettables subies par certains ressortissants guinéens lors de ces événements.
Disons-le sans se voiler la face ! A Luanda et dans tout le pays, de nombreux ménages rencontrent des difficultés à faire face aux mesures d'austérité imposées par le régime du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), qui est au pouvoir depuis l'indépendance en 1975 obtenu grâce au précieux soutien de l'armée guinéenne. Par conséquent, aucune situation ne peut justifier les actes de xénophobie que certains guinéens peuvent rencontrer de la part de leurs compatriotes angolais.
Avant de retourner à Conakry, affirmons avec tous les observateurs de l'actualité africaine que le président Lourenço est déterminé à laisser un héritage de gouvernance qui répond aux attentes de ses concitoyens, que ce soit à Luanda ou ailleurs dans le pays, qui désirent vivre dans un environnement prospère, loin de la pauvreté. Pour atteindre cet objectif, il devra réévaluer la réduction des subventions sur les carburants et explorer des solutions alternatives pour protéger le pouvoir d'achat de tous.
Par Alpha Abdoulaye Diallo dans Le Populaire du 4 août 2024